La ménopause est un phénomène physiologique naturel qui survient chez la femme entre 45 et 55 ans (51 ans en moyenne).
Elle marque la fin de la période reproductive chez la femme. Elle est caractérisée par l’arrêt des règles chez la femme et l’arrêt de l’ovulation mais également par l’arrêt de sécrétion par les ovaires des hormones sexuelles, c’est à dire oestrogènes et progestérone.
Quand parle-t-on de ménopause ?
On dit qu’une femme est ménopausée lorsqu”elle n’a pas eu de règles pendant 12 mois consécutifs.
Il existe jusqu’à cet état une période plus ou moins longue appelée périménopause (et non préménopause qui caractérise la période de fécondité d’une femme des première règles jusqu’à l’arrêt), ponctuée de cycles irééguliers et de manifestations physiques plus ou moins présentes chez les femmes.
Pendant 2 à 7 ans le taux d’oestrogènes varie. Pendant ces années les ovulations et donc les menstruations sont irrégulières et apparaissent des symptômes associés aux modifications hormonales, telles que les changements d’humeur, les troubles du sommeil, les bouffées de chaleur.
Les symptômes sont varibales d’une femme à l’autre et plus ou moins incommodants.
Les conséquences physiques de la ménopause
La baisse des oestrogènes entraîne des modifications et des conséquences organiques.
- Troubles sexuels : ils sont surtout liés à la sécheresse vaginale : dysparéunie (douleur lors des rapports), baisse de la libido, inflammations (vaginite), irritations.
- Troubles génito-urinaires : fuites urinaires, cystites aiguës, prolapsus génito-urinaire.
- Tendance au surpoids avec diminution de la masse musculaire et augmentation de la masse graisseuse.
- Ostéoporose.
- Problèmes cardio-vasculaires majorés en cas de tabagisme.
Les troubles de la périménopause
- Cycles irréguliers : manifestations des modifications et des variations hormonales.
- Bouffées de chaleur : ce sont des bouffées de chaleur bien caractéristiques qui sont ressenties au niveau abdominal ou thoracique puis la chaleur monte très rapidement au niveau du cou et du visage. La fréquence et l’intensité sont très variables. Elles sont parfois accompagnées de sueurs et / ou de palpitations.
- Troubles du sommeil : les nuits sont plus courtes et le sommeil est moins qualitatif. Les réveils peuvent également être dus aux bouffées de chaleur et aux sueurs nocturnes. Les troubles du sommeil entraînent fatigue et irritabilité.
- Sueurs nocturnes : sudation importante au niveau de tout le corps. Elles se produisent la nuit et réveillent.
- Troubles de l’humeur : se manifestent par une plus grande irritabilité, de l’anxiété, un manque d’énergie, des pleurs plus faciles et une majoration des états anxio-dépressifs.
- Baisse de la libido : la diminution des oestrogènes agit sur le désir sexuel.
- Sécheresse des muqueuses : l’arrêt de sécrétion des oestrogènes par les ovaires entraîne une diminution de la sécrétion de mucus au niveau de la vessie et du vagin. La diminution de production entraîne également l’assèchement et l’amincissement des muqueuses. De ce fait, plus de la moitié des femmes ménopausées souffrent d’inconfort lié à la sécheresse vaginale (brûlures, démangeaisons, rapports sexuels douloureux). Il existe toutefois des solutions pour y pallier (cf article sur la lubrification).
- Vieillissement de la peau et cheveux secs : la baisse des oestrogènes entraîne une diminution de la production de collagène et d’élastine qui jouent un rôle dans l’élasticité de la peau.
- Prise de poids : liée aux modifications hormonales. Toutefois, il a été démontré qu’une prise de poids mineure de 2 à 4 kg serait plutôt bénéfique car les cellules graisseuses transforment les hormones surrénales en hormones féminines et atténuent donc la baisse hormonale de la ménopause.
Facteurs majorants de la ménopause
Les facteurs de la ménopause sont héréditaires. Il existe néanmoins des personnes pouvant avoir des symptômes plus importants, notamment les femmes occidentales qui sont plus touchées par les symptômes de la ménopause.
- Facteurs culturels : en Asie une consommation plus importante de produits à base de soja peut expliquer des symptômes minorés car le soja est riche en phyto-oestrogènes. Le statut de la femme ménopausée également dans la société joue un rôle non négligeable car elle peut être vécue comme une mort sociale car la femme perd sa capacité à enfanter ou au contraire être l’expression d’un rôle d’aînée, détentrice de sagesse et d’expérience.
- Facteurs psychologiques : la ménopause survient à des périodes charnières de la vie : départ des enfants, renoncement à la maternité… l’état d’esprit et la façon d’accueillir ces changements influenceront l’intensité et l’acceptation des symptômes.
La ménopause précoce
Elle peut donner de manière variable les mêmes signes que la périménopause et la ménopause.
Elle peut être liée à différentes causes :
- Génétiques : anomalie des chromosomes sexuels (maladie de Turner, syndrome de l’X fragile)
- Maladies auto-immunes : vitiligo, thyroïdite,...
- Maladies métaboliques : diabète, maladie d' Addison
- Traitements par chimiothérapie ou radiothérapie
- Infections virales : oreillons
- Ablations chirurgicales de l’utérus ou des ovaires
- Toxiques : tabagisme
Cette ménopause précoce sera traitée par hormonothérapie pour un apport en progestérone et oestrogènes.
Si une grossesse est souhaitée elle devra passer par une Procréation Médicalement Assistée avec don d’ovocytes.
Comment mieux vivre cette étape ?
Il convient d’adopter des règles de vie pendant la quarantaine pour mieux préparer ce passage.
- Manger des aliments riches en phyto-oestrogènes : oignons, soja, pois chiche, graines de lin.
- Manger des aliments riches en calcium, vitamine D, phosphore, silice, vitamine K et acides gras essentiels, avec des protéines végétales plutôt qu’animales. Ces éléments favorisent la santé osseuse et cardiovasculaire.
- Pratiquer une activité physique régulière pour le cœur et les articulations.
Traitement des effets secondaires de la ménopause
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Médicamenteux : il existe des traitements hormonaux substitutifs sous diverses formes (patch, comprimés, gels,...) permettant de combler le déficit hormonal:
- oestrogénique : le plus souvent associé à un traitement à base de progestérone. Le dosage est adapté en fonction de la disparition ou non des bouffées de chaleur, sueurs,...
- progestatif : permet de compenser le risque de cancer de l’endomètre avec un traitement uniquement oestrogénique, mais il a été démontré un risque accru de méningiome (tumeur cérébrale). Les traitements hormonaux doivent donc bien être évalués en terme de bénéfice / risque par le médecin prescripteur en fonction du degré de gravité des symptômes de la ménopause.
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Naturels :
- les graines de lin : elles sont riches en omega 3, elles diminuent les bouffées de chaleur.
- la sauge sclarée : en infusion (1 à 3 g de feuilles séchées) qui compense la baisse hormonale et agit sur les sueurs nocturnes. Attention ne pas utiliser l’huile essentielle de sauge en cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant (sein, col utérin, ovaires).
- le cyprès vert, la menthe poivrée, l’anis vert : ont une action “oestrogen-like” c'est-à-dire qu’ils stimulent la production ou imitent l’action des oestrogènes.
- la spiruline : c’est une algue riche en fer, en minéraux et protéines. Elle lutte contre la fatigue et permet de supporter les changements hormonaux.
- le safran : améliore le moral et aide à lutter contre les bouffées de chaleur.
- le soja : il est doublement intéressant d’une part parce qu’il est riche en phyto-oestrogènes qui ont un effet similaire aux oestrogènes, mais également en isoflavones qui agissent sur le cholestérol et également sur la synthèse du calcium pour lutter contre l’ostéoporose.
- le houblon : améliore le bien être au niveau des bouffées de chaleur.
- le ginseng, la maca, la passiflore : agissent sur la baisse de libido.
- la rose de Damas : en huiles essentielles, elle est tonifiante, énergisante et booste l’appétit sexuel.
- Suivi par un professionnel : hypnose, acupuncture, sexothérapie pour accompagner ce cap psychologique et les changements organiques lors de cette période de transition importante dans la vie d’une femme.
- Sport : pratique quotidienne de marche, natation, vélo permettent de réduire les risques cardio-vasculaires, la perte de masse musculaire et freiner l’ostéoporose.