Le désir : c'est une tendance consciente et suscitée par quelqu'un aux plaisirs sexuels.
La libido : c'est la recherche instinctive du plaisir et spécialement du plaisir sexuel.
Le désir est une tension née d'un manque qui vise un objet ou un sujet dont la possession est susceptible de provoquer de la satisfaction, donc du plaisir.
Ne plus désirer dans un moment de vie ne signifie pas ne plus aimer.
La baisse du désir peut émaner de différents facteurs, médicaux, sociaux, physiologiques, psychologiques,...
LES FACTEURS MEDICAUX
Certaines pathologies peuvent avoir une incidence néfaste sur la libido.
- la fatigue, de manière générale, quelle qu'en soit la cause
- la dépression
- les cancers
- le diabète
- l'hypertension artérielle
- certaines maladies neurologiques
- les douleurs gynécologiques ou d'autre origine
- la consommation excessive d'alcool, de cannabis et certaines drogues
LES FACTEURS HORMONAUX
Certains moments dans la vie des femmes sont sujets à des variations hormonales, entraînant une variation du désir sexuel.
- La grossesse
L'état de grossesse implique à la fois des modifications hormonales, mais également de la fatigue, du stress, la peur de "faire mal au bébé" lors des rapports sexuels, le changement de l'image corporelle,...
- L'allaitement
La prolactine, hormone sécrétée pour entretenir la lactation chez la jeune mère entraîne une baisse du désir sexuel. Cette période d'allaitement est également un état très fusionnel entre la mère et l'enfant, laissant peu de place aux autres interactions corporelles. La "maternisation" des seins peut également devenir un frein pour l'un ou l'autre des partenaires.
- La ménopause
Le taux d'oestrogènes chute et entraîne une sécheresse vaginale, rendant parfois les rapports inconfortables. Les changements corporels, la fatigue, la nervosité entraîne un état psychologique peu propice au désir.
- La baisse du taux de testostérone
Chez l'homme, avec l'âge, la testostérone diminue progressivement (- 1% / an à partir de 30 ans) mais peut baisser de manière plus rapide et significative avec l'âge (déficit androgénique).
- Troubles de la thyroïde
L'hypothyroïdie, l'hyperthyroïdie, la maladie de Basedow, de Hashimoto, la libido est affectée dans tous les troubles thyroïdiens.
Dans l'hypothyroïdie, chez l'homme on peut constater des troubles de l'éjaculation prématurée, les troubles de l'érection peuvent être rencontrés en hypo comme en hyperthyroïdie.
Chez la femme en hypothyroïdie, on constate une altération du désir, parfois des dysparéunies (douleurs lors des rapports), des troubles de la lubrification et de la satisfaction sexuelle (difficulté à atteindre l'orgasme).
FACTEURS MEDICAMENTEUX
- La pilule contraceptive
La pilule contraceptive entraîne à elle seule une diminution de 20 à 40% du désir sexuel.
- Les traitements antidépresseurs et anxiolytiques
La baisse de libido est souvent antérieure à la prise de traitement puisque l'état anxieux ou dépressif entraîne cette affectation du désir sexuel.
Cependant il est constaté une majoration de cette baisse de désir notamment avec les inhibiteurs de recapture de la sérotonine (PROZAC, DEROXAT,...).
Les benzodiazépines (XANAX, VALIUM), les neuroleptiques (HALDOL, ABILIFY) entraînent également des troubles au niveau de la libido.
- Les traitements à visée cardiaque
Les anti-hypertenseurs (ESIDREX), les Béta-bloquants (ATENOLOL), les IEC (inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine type BENAZEPRIL), les antagonistes calciques (EUPRESSYL) peuvent entraîner des troubles de l'érection.
- Les traitements du cancer de la prostate
L'ANDROCUR agit sur les hormones masculines (anti-androgènes) en entraîne des effets néfastes sur l'érection et donc affectent la libido.
LES CAUSES PSYCHOLOGIQUES
- le manque de communication dans le couple
- une relation conflictuelle
- des antécédents d'abus sexuels
- des facteurs de stress, d'inquiétude
- la dépression, la fatigue
- problèmes de confiance en soi
- rapport difficile avec son corps empêchant l'épanouissement et le lâcher prise
COMMENT LUTTER CONTRE CETTE BAISSE DE DESIR ?
- Cause médicale
Les solutions sont bien entendu, aussi variées que les causes.
Concernant les traitements médicamenteux, il convient d'en parler avec son médecin traitant qui pourra éventuellement proposer des modifications ou des traitements parallèles pour aider à retrouver une santé sexuelle plus satisfaisante.
Dans la période de ménopause il peut être proposé des traitements de substitution hormonale ou des solutions plus naturelles (shatavari, sauge, maca, ginseng, gingembre,...)
- Cause psychologique
Des professionnels sont particulièrement formés pour accompagner, comprendre et aider à résoudre cette baisse de désir.
Lorsque la problématique affecte le couple, la thérapie de couple est indiquée pour instaurer ou rétablir un dialogue, une communication constructive.
Lors de traumatismes affectant la vie sexuelle, il est important d'en parler avec un professionnel afin de pouvoir se reconstruire psychologiquement et accepter à nouveau une vie sexuelle épanouie.
L'image de soi aussi a un impact important et un accompagnement adapté permettra de surmonter ce rapport difficile à soi.
La maternité, la ménopause, un divorce sont des éléments pouvant impacter fortement la vie sexuelle.
- Chasser la routine
La baisse de libido s'installe parfois au coeur d'une routine conjugale.
- Communiquer : parler de ses envies, de ses préférences, de ce qui procure du plaisir. La communication est le premier élément d'une sexualité épanouie. Il ne faut pas attendre du partenaire qu'il nous "devine" autant physiquement que psychologiquement.
- Partager du temps qualitatif : passer du temps en couple favorise l'intimité à tout point de vue, il faut créer ou recréer des temps de partage uniquement à deux, des instants où la communication et la tendresse sont au rendez vous.
- Favoriser une atmosphère valorisante : cela passe par des compliments, des remarques positives, de l'attention.
- Verbaliser : pour qu'il ne s'installe pas un climat de non dits. Parler de son non désir afin que son partenaire ne se sente pas rejeté.
- Se toucher : le toucher est essentiel. La baisse de désir entraîne souvent la fuite du contact de l'autre et une distance physique s'installe peu à peu. Il faut réapprendre à se toucher en donnant les "règles" (j'ai envie que tu me masses les épaules mais nous arrêterons là)
- Partager et "pimenter" : apporter de la nouveauté, des jeux, des échanges verbaux, des échanges écrits, des défis, des tenues sexy, des jouets,... tout est envisageable à condition d'en parler et d'écouter les envies de chacun.
"L'érotisme n'est pas seulement désir du corps mais dans une égale mesure désir d'honneur. Un partenaire que nous avons eu, qui tient à nous et qui nous aime, devient notre miroir, il est à la mesure de notre importance et de notre mérite". Milan Kundera, "risibles amours"
Nous attendons donc des yeux de l'autre ce désir et cette envie pour se sentir dans le partage.