LA SODOMIE

LA SODOMIE

Taboue, stigmatisée, fantasmée, instrumentalisée par l'industrie pornographique comme un must-do, la sodomie est une pratique sexuelle aimée ou détestée, impossible à imaginer ou encore vue comme un symbole de rapport dominant / dominé.

 

Définition

C'est un rapport sexuel qui consiste en une pénétration de l'anus du ou de la partenaire avec le pénis ou un objet ressemblant à un pénis.

Un peu d'histoire

Le terme de sodomie est emprunté à la ville de Sodome qui selon la Bible, fut détruite par Dieu à cause de ses moeurs "perverses" ("Vous ne devez pas coucher avec un homme comme on couche avec une femme ; c'est une pratique monstrueuse" Lev.18:22).

Sous l'Inquisition, elle était considérée comme un pêché abominable, elle était cependant moins gravement considérée entre un homme et une femme.

La sodomie pouvait entraîner le bûcher, les galères, la prison, le fouet public.

De nos jours la sodomie est encore pénalisée jusqu'à la peine de mort dans certains pays.

Dans certains milieux, la sodomie peut être une alternative à la pénétration vaginale pour préserver l'hymen avant le mariage ou éviter les grossesses.

Dans l'Antiquité Romaine, l'homme libre qui sodomisait ses esclaves montrait sa puissance, à l'inverse, s'il se faisait sodomiser, la passivité était considérée comme honteuse et l'homme perdait son rang.

La domination masculine a toujours été rattachée à la sodomie.

L'église catholique a longtemps condamné (et continue de le faire de manière moins ouverte) la sodomie comme "une des pires perversions". Malgré tout, on raconte que la sodomie était pratiquée comme cérémonie d'intronisation chez les Templiers (d'ailleurs lors de leur procès, ils furent également accusés d'être "sodomites").

 

Il a fallu attendre la Révolution et 1791 pour que la sodomie soit dépénalisée en France. La dernière exécution par bûcher eut lieu en 1750 pour crime d'homosexualité perpétré par Bruno Lenoir et Jean Diot.

En 2003 seulement, la Cour Suprême des Etats-Unis a déclaré comme anti-constitutionnelles les lois anti-sodomie de certains états.

La pratique du sexe anal

Les tabous autour du sexe anal, notamment dans les couples hétérosexuels, semble reculer.

Si en 1970 10% des femmes admettaient avoir déjà eu un rapport anal, selon une enquête  IFOP de 2018 de l'observatoire européen de la sexualité féminine, 51% des Françaises auraient déjà pratiqué la sodomie.

D'autres chiffres : 29% ont déjà reçu un anulingus, 29% ont pratiqué jusqu'à l'éjaculation du partenaire.

Plus intéressant : dans l'hétérosexualité, 22% des femmes ont mis un doigt dans l'anus de leur partenaire, 17% ont pratiqué un anulingus et 12% introduit un objet.

Les étapes importantes dans la pratique

- En parler au préalable et pendant l'acte

- La lubrification est essentielle. C'est une zone qui n'est pas naturellement lubrifiée. Il ne faut donc pas hésiter à utiliser du lubrifiant et en quantité

- L'anus est une zone très innervée et fermée par un muscle puissant : le sphincter anal. Il est donc essentiel de préparer la pénétration par des caresses, des pénétrations digitales pour une dilatation progressive.

schéma du rectum

Précautions

Les risques infectieux sont plus importants du fait du contact possible avec des matières fécales.

Les risques d'IST sont également majorés. En effet, l'anus n'étant pas lubrifié cela peut entraîner des micro-lésions qui favorisent le passage des germes et virus dans la circulation sanguine.

L'utilisation du préservatif est de rigueur en cas de partenaires multiples et en cas de doute sur le statut viral et la date du dernier dépistage.

S'il y a pénétration anale puis vaginale il est indispensable de nettoyer le sexe et/ou de changer de préservatif. L'inverse (passage vagin/anus est toutefois possible sans changement ou toilette).

Le plaisir anal

Peut-on jouir lors d'une sodomie ?

La zone anale interne est fortement innervée et vascularisée, ce qui la rend particulièrement érogène.

Les réseaux musculaires, vasculaires et nerveux sont un groupe commun sur la zone génito-anale. La stimulation est donc source de plaisir.

Chez la femme, le plaisir peut être décuplé en stimulant le clitoris par voie externe et/ou interne en même temps.

Chez l'homme, la stimulation du point P ou autrement dit prostatique, génère un plaisir intense jusqu'à l'orgasme, différent de l'orgasme phallique.

 

Quelles positions ?

La sodomie peut être pratiquée dans toutes les positions. Varier les positions permet de varier, l'intensité, la profondeur, les angles de pénétration dans l'hétérosexualité, comme dans l'homosexualité.

 

Sodomie = douleur ?

 Les premières fois et au début du rapport il peut être ressenti un inconfort et quelques douleurs, c'est pourquoi il faut toujours y aller en douceur.

Les douleurs sont principalement dues à :

- une pénétration trop brusque

- un manque de lubrification

- des blocages psychologiques liés à la pratique ou autre, d'où l'importance d'en discuter auparavant.

- le manque de détente entraînant une contraction trop importante du sphincter.

 

La sodomie ne doit pas être un tabou, c'est une pratique sexuelle comme une autre pouvant générer du plaisir chez les deux partenaires.

Cependant, comme toute pratique sexuelle, elle exige le consentement verbalisé du ou de la partenaire et il / elle peut revenir sur son choix à tout moment.

La sodomie nécessite d'en parler avant de la pratiquer, être capable, surtout la première fois de communiquer, ses peur, ses craintes, ses attentes,...

Elle n'est pas non plus une obligation pour une sexualité épanouie. Elle doit relever d'une envie commune.

 

Des questions plus particulières ? n'hésitez pas à me contacter

 

 

 

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